GSL VOILE

GSL  VOILE

DIRECTION LA SARDAIGNE du 18 août au 1 ier sept.

 Récit à deux voix

Les décors sont … le ciel, la mer, la terre et GALWAY, un SUN ODYSSEY 45 pieds loué dans le cadre des activités « voile croisière » du Groupe Sportif Lugdunum, entité sportive de la CMCAS de Lyon.

SAMEDI 18 AOUT : AU PORT

Le premier rendez vous est à la gare de Bandol à midi, arrivée du TER de 4 des lyonnais et du montpelliérain. Le reste de l'équipe rejoint au restaurant le CRISTINA.

Prise du bateau à 15 heures, un SUN ODYSSEY mis à l'eau fin mai, GALWAY, équipé d'un propulseur d'étrave (monté maintenant en série semble t-il).

 

Comme d'habitude course au trésor pour l'inventaire et découvrir des éléments de sécurité cachés au plus profond de coffres, et quasiment inaccessibles … ah les locataires précédents !

A 18 heures, inventaire terminé et arrivée du contenu des 5 chariots de super marché ; comment rentrer tout cela dans les coffres ???

Finalement tout rentre mais le chef a une grosse fatigue due à l'heure tardive, heure largement dépassée de l'apéritif ; tout rentre aussi dans l'ordre une fois la bouteille débouchée.

Et c'est un repas fantastique préparé par la branche féminine de l'équipage (pour une fois il y a la parité), calamar en sauce avec riz qui vient clore cette journée à 23 heures.

Pour une fois, la nuit ne sera pas agitée par les rugissements des motos à 2 heures, le nettoyage communal à 4 heures et les poubelles à 6 … Seul le bal au kiosque voisin nous a bercés … un peu.

La même journée vue par l'équipière écrivaine :
L'équipage se retrouve à 12h00 sur le port de Bandol. Rendez-vous est donné au restaurant Le Christina. L'équipage est au complet :

            Didier D., grand maître à bord,

            Maxence, l'acolyte du grand maître

            Lydie, voyageuse au long cours,

            Patrick et Hanh, plaisanciers aguerris,

            Didier V. et Françoise, les « bleus »,

            Dominique, Cécile et Mary, juste débutants.

Il n'y a pas foule sur le port, le ciel est grand bleu, la température fraîche pour la saison, 23 à 25° au maxi. Une table en terrasse nous attend, aux couleurs du soleil, jaune et orange. Au menu : filet de daurade et un dessert fort délicieux. Fin et nuancé. J'oubliais : un rosé de Bandol, fruité et léger, propre à égayer les propos.

On rejoint notre bateau vers 15h00. Il est prêt. C'est un fameux un mât, fin comme un oiseau…Il répond au nom de Galway, c'est un Sun Odyssée 45 de Jeanneau. Il a été  mis en circulation il y a seulement 3 mois. Nous le prenons à la suite d'un quatuor d'italiens. Didier et Didier, Dominique s'occupent de faire l'inventaire. Le reste de la troupe, après avoir déchargé les sacs, vont au supermarché faire l'avitaillement pour 3 jours jusqu'à lundi soir où il est prévu que nous arrivions en Corse.

De retour vers 19h00 ; courses et inventaire faits, nous nous répartissons les cabines et commençons le rangement des sacs et des courses. Les cabines ont soit de vastes coffres mais un petit couchage, soit peu de rangement mais une couchette plus large, plus deux toilettes, un grand frigo ; Maxence et Didier D se partageront le carré.

La fatigue commence à se faire sentir, un petit pastis est le bienvenu suivi d'un repas composé de calamars à l'espagnole. Coucher tôt vers 10h30. La mer est très calme, il n'y a pas de vent, le bateau ne cille pas.

La météo pour demain et les jours suivants n'étant pas suffisamment favorable, Didier propose que demain nous fassions des manœuvres pour prendre en mains le bateau et éprouver l'équipage. Calmes et sereins, nous regagnons nos couchettes.

DIMANCHE 19 AOUT : DE BANDOL À BANDOL

Lever à 6 h 50, pour la météo de FRANCE Inter : sur PROVENCE, vent de N à NW, 7 sur les côtes varoises au soir, sur LIGURE SW 3 à 5, 5 à 7 la nuit ; mer agitée à forte. Pas question de traverser vers la CORSE aujourd'hui, avec un bateau non testé et un équipage pas amariné.

Prise de 83,25 l de gas-oil, quantité limitée par le plafond carte bleue ; le vent et faible et c'est la première occasion de découvrir le propulseur d'étrave.

A 9 h 30 sortie du port et après un bain rapide (et un équipier qui plonge, mais ne récupère pas le bout laissé en traine : 1er homme à la mer) découverte de la grand voile qui avait les deux ris pris : ils sont lâchés puis le premier ris est repris mais toujours les problèmes de poulies côté bôme qui se coincent.

A 11 h le deuxième ris s'impose alors que la mer devient agitée, avec un vent d'ouest de 15 à 20 kt ; il fait froid au près ; décision est prise de déjeuner à l'abri de l'Ile Verte. Nous mouillons un peu à l'aveuglette sur des fond supposés de 10 à 15 mètres (sondeur en panne), mais l'ancre dérape et déparera 5 fois au cours des mouillages repris successivement ; en fait la chaine ne fait que 30 mètres, et c'est bien trop court pour un bateau qui fait 14 tonnes …

Appel est fait à deux valeureux sportifs pour plonger et regarder la sonde électronique (dans une eau glaciale) mais sans succès : toujours pas de sondeur.

Et finalement c'est le retour vent arrière (et un peu plus au chaud) sur BANDOL pour réparer le sondeur et les poulies de chaine de l'ancre dont l'axe est dévissé. Où l'on découvre que le sondeur fonctionne si on débranche la tresse de masse du câble de la sonde … cette manip sera confirmée le lendemain par le spécialiste, seul remède à un disfonctionnement connu du fabriquant et qui recommande ce débranchement …

LUNDI 20 AOUT : AU PORT

Pas de prévision de départ ce jour ; du coup réveil tardif du chef, associé à une migraine (peut être l'effet de la tisane de Maxence ?). Le ciel est gris, le vent souffle en rafales dans le port (25 kt), et la VHF diffuse un avis de sécurité éloquent : il est demandé aux navigateurs de ne pas prendre la mer en raison des conditions difficiles sur l'ensemble du bassin méditerranéen. D'ailleurs les vagues passent par-dessus la jetée !

Le baromètre a chuté à 1005 vers midi, et il est exact !

La météo est prise avec attention :

  • A 13h, Grand Frais en cours sur toutes zones, fin mardi 3h TU ; la dépression de 1005 mb sur Lion se creuse (vers 1000 mb) et se déplace rapidement vers la côte d'azur ; vent W 6 à 7, tempo 8 vers les iles d'Hyères, mer agitée à forte au large.   
    Pour mardi, nuageux et averses, vent VRB 2 à 4 W dominant sur W Provence.   
    Mercredi NW 3 à 4
  • A 20h, la météo de FRANCE Inter pour le large confirme.

Ce sera donc un départ mardi, sous réserve d'une mer pas trop agitée et sans vent (catastrophique pour les estomacs !). on en profite pour réparer un coulisseau cassé sur la grand voile, veiller à la sieste du chef et effectuer une séance sécurité : distribution et réglage individuel des harnais et gilets, explication de l'usage de la VHF, démonstration de la sortie de la survie, etc…

MARDI 21 AOUT : DIRECTION LA CORSE

Levé à 6h 50 pour écouter la météo de FRANCE Inter ; ras, toujours temps perturbé …

Il a plu toute la fin de nuit, mais le vent est calme au port – pression 1002.

9 h 40 : c'est le départ, direction Porquerolles, après on verra … notamment si on vise la côte ouest ou la côte est.

Essai VHF concluant ; on restera au moteur jusqu'au mouillage dans la baie du Langoustier à 13 h 20, avec vent (très) faible et houle résiduelle supportable.

On capte sur le canal 24 la météo répondeur automatique de Monaco radio, qui nous accompagnera pendant plusieurs jours : vent E à NE 2 à 3, 5 à 6 en début de nuit, s'atténuant et virant SW … c'est bon pour envisager la traversée … et la côte ouest.

Et c'est parti à 15 h 15, à la voile avec un vent de force 3 du SW ; comme nous avons du temps (il ne faut pas arriver de nuit à Calvi), nous décidons de passer entre Port Cros et Bagaud, puis entre Port Cros et le Levant, ce qui nous amène vers 18 h.

Les quarts sont organisés, avec les « valides », un barreur et un veilleur qui se renouvellent toutes les heures, mais en fait les « nouveaux » seront dehors pratiquement toute la nuit.

Le vent forcissant (4/5), les deux ris sont pris (laborieusement) en prévision de la nuit : il vaut mieux assurer la sécurité, même si la vitesse chute de 8 à 6 kt. Au large du Levant, la houle se creuse (1.50 m à 2 m) et le bateau roule par grand largue, limite vent arrière.

A 23 h, il faudra faire un virement pour reprendre la route vers Calvi en évitant l'allure vent arrière, alors que le vent tombe ; c'est donc le moteur, au pilote, allure nettement plus confortable.

La même journée vue par l'équipière écrivaine :
Déception, le temps est bien meilleur que celui attendu. Il y a eu deux averses dans la nuit. On largue les amarres au moteur à 9h40. Les pleins d'eau ont été faits, le petit déjeuner pris avec une livraison de pain frais par les bons soins de Patrick. A 11h30, nous sommes à la hauteur de Saint Mandrier avec cap sur Porquerolles, tout au moteur car on a le vent dans le nez. Nous sommes habillés de sous couches successives pour finir par le ciré car le ciel est bas, et le soleil caché par les nuages, la température extérieure est à 21°, la mer est à 18°. On s'arrête à 13h30 dans la baie des Langoustiers pour déjeuner frugalement d'une salade de riz. Pas de bain de mer, l'eau est à 17°.

Nous repartons paresseusement vers 15h15 et nous longeons lascivement les rivages de Port Cros et des îles du Levant tout à la voile. Vers 18h00, nous prenons le large et à 19h00, nous prenons 2 ris. La houle est de plus d'1,5 mètre et le bateau roule. Hanh ne se sent pas très bien et regagne sa couchette, nous nous apposons es patchs anti-mal de mer qui furent pour chacun, hormis Hanh, efficaces. Nous dînons d'une pomme de terre chaude et c'est tout ce qui peut passer. La mer est bien formée. Le vent est d'ouest et nous oblige à être de vent arrière, très inconfortable et il est difficile pour le barreur de tenir le cap.

Didier répartit les quarts pour la nuit ; à chaque heure un barreur et un observateur pour signaler les bateaux ou autres objets  flottants et l'heure suivante, le barreur devient observateur et un nouveau barreur prend sa place, donc chaque quart dure 2 heures. En fait, ils furent plus longs, Hanh ne pouvant prendre son quart en raison de son mal de mer. A minuit, on met les voiles en ciseau, çà tape toujours. On garde la grand voile, on enroule le génois, et on passe au moteur et au pilote automatique.

MERCREDI 22 AOUT : ARRIVÉE À CALVI

Moteur jusqu'à 7 heures, à 1800 t/mn, sur une mer qui serait très belle s'il n'y avait une houle résiduelle de 0.50 m, mais vive le pilote automatique !

A 6 heures, on voit le relief de l'intérieur de la Corse, les sommets de l'ile qui se trouve encore à 40 NM. Quelques nuages, mais la température est douce – et jusque là aucun animal marin à observer.


Le vent semble se lever à 7 heures, mais il faut conserver le moteur en appui ; ça n'est qu'à 10 h 30 que l'on peut arrêter le moteur et retrouver sur une mer belle le silence.  Alors que nous entrons dans la baie à 15 heures, le ciel se couvre et nous subissons un grain ; c'est évidemment le moment où la VHF portable du club nous lâche, en pleine négociation d'une place – pour gagner du temps, nous prenons une place libre sur la jetée, et c'est après avoir couru à la capitainerie que cette place sera finalement obtenue pour la nuit « à l'arraché » (eh … puisque vous y êtes, restez y …).

Quelques petites réparations : la manille de la poulie de renvoi du 1er ris était partie, heureusement Patrick l'avais récupéré (ainsi que l'axe). Et la reprise du lazy jack, vers l'arrière pour que les ris se prennent mieux. Fichtre, que cette bôme est haute !

Subrepticement, la place libre à tribord se remplit d'abord avec un petit voilier (10 mètres ?) vite chassé pour laisser la place à une vedette d'une quinzaine de mètres, qui rentre au « chausse pied », avec l'aide généreuse de deux de ses passagères qu'il a fallu arrêter car elles commençaient à plier nos chandeliers ; c'est ensuite sans vergogne que fumant, elles tapotaient leur cigarette de telle façon que la cendre tombait sur notre pont ; le regard qu'elle ont subi de la part de l'auteur de ces lignes a fait dire à l'une, s'adressant à l'autre, « vient, on va aller fumer de l'autre côté ». J'ai failli prendre la balayette et la pelle à poussière pour leur apporter galamment ce qu'elles avaient perdu.

Et toujours la même journée vue par l'équipière écrivaine :
Cà se calme, certains peuvent s'endormir, et seuls le barreur et son observateur restent sur le pont. Lydie, Didier et Didier et Françoise ont le privilège d'être éblouis par les premières lueurs du soleil vers 6h30. Rouge, plein, voilé par aucun nuage, l'astre solaire nous appelle à l'éveil. Petit à petit, chacun émerge de cette nuit quelque peu agitée. Il y a moins de houle mais aussi peu de vent. Nous apercevons devant nous le relief corse avec le mont Cinto au loin. Nous faisons cap sur Calvi en se remettant à la voile vent nord-ouest. Arrivée à Calvi à 15h00, le déjeuner ayant été pris en route, frugal.

Quelle baie ! La citadelle nous domine, des petites maisons modestes, pas d'immeubles. Le ciel est noir, menaçant, il ne pleut pas. Nous faisons le plein d'eau ; prenons des douches bien appréciées et mettons de l'ordre dans les cabines et le carré, laissés dans un bric à braque  impressionnant.

Fin d'après midi tranquille où chacun vaque à ses occupations ; Lydie, Mary et Cécile vont prendre un bain sur les rochers au-delà de la citadelle. Françoise nous régale d'une super ratatouille. Dominique a très mal sous un genou, au niveau du ménisque, il reste au bateau pendant que nous allons visiter la citadelle de nuit. Il n'y a pas foule sur les quais ni dans les ruelles. Du haut de la citadelle, nous dominons le port, pas très grand, lové dans la baie. Les voiliers côtoient les grands yachts qui rivalisent en luxe et en équipements ; on reste rêveurs sur l'indécence de cette débauche de moyens. Dodo bien attendu par tous, plus un bruit dans le bateau, le port est calme d'autant que nous sommes appontés au quai le plus loin.

JEUDI 23 AOUT : DE CALVI À GIROLATA

Bonne couverture météo, avec l'affichage à la capitainerie et la réception permanente de MONACO RADIO, canal 25 pour la CORSE : marais barométrique (1013 à 1014 mb), temps nuageux avec averses localement orageuses, vent variable 2 à 3, N 2 à 3 la nuit. Prévision pour vendredi : N à NE 3 à 5, mer peu agitée à agitée.

Départ à 9 h 30 par mer et vent calme, route le long de la côte, mais la houle étant toujours là, pas question d'emprunter le passage à terre de l'ile GARGALO. De plus le vent forcit à force 3, rafales à 4 de NW.


La succession de grains n'enlève ni sourires ni exercices physiques de maintien en forme !

A 15 h mouillage à la Cala Vecchia, à l'W de GIROLATA pour la baignade, jusqu'à 16 h 30, au moteur pour GIROLATA qui n'est qu'à 1 mile : accueil sympathique et mouillage entre deux bouées pour la somme de 31 €, sécurisant pour la nuit.

Allers et retours avec l'annexe et son écologique moteur 4 temps Honda qu'il faut apprivoiser.

Et oh reflet de la bonne humeur, 3 bonnes volonté féminines préparent le repas du soir, une fête (comme d'ailleurs les autres repas) avec soupe de légumes au jus de lentilles et mocqueca, plat brésilien découvert par Lydie lors de son séjour là bas. Après ce repas « sublime », la bouteille de gaz déclare forfait : achetée à Bandol, elle n'aura duré que 3 jours … (l'effet des crêpes ?).

VENDREDI 24 AOUT : DE GIROLATA À PORTO POLLO

Pas de météo VHF à l'intérieur du « golfe » de Girolata, c'est donc un réveil (courageux) du chef à 6 h 50 pour prendre la météo de FRANCE Inter : dépression relative sur le centre de la FRANCE à 1017 se comblant, dépression à 1013 sur l'Algérie se creusant ; sur la Corse : couvert avec averses, N 3 à 4 localement 5, samedi N 2 à 3 …

Départ à 9 h 15 sous la pluie, puis des grains très localisés au débouché des dépressions côtières et des vallées, avec momentanément plus de 30 kt de vent (on passe à la voile, génois seul avec 2 ris).

A 11 h 30, on finit de boucler le tour de CAPO ROSSO alors que la pluie s'arrête, mais la houle interdit de s'approcher comme à l'habitude de la côte magnifique de la réserve de SCANDOLA – ce qui n'empêche pas de voir deux des arches naturelles, façon VALLON PONT D'ARC.

Et à 12 h 30, en pleine prise du 2ème apéritif, sous voiles, on passe d'un vent de SE 2 à 3 à NW 6 en 10 minutes. Il faut prendre rapidement des ris et changer de route.Il faut un bon quart d'heure pour réduire la toile, avec les difficultés de prise de ris toujours pas très bien maitrisées.

Finalement, compte tenu du temps, on décide de tirer droit vers le sud, le plus loin possible, et on mouille à PORTO POLLO, sur ancre car tous les corps morts sont occupés. On assiste au mouillage d'un très grand voilier battant pavillon anglais (40 mètres ?) qui devra s'y reprendre à 5 fois pour que l'ancre tienne (avec un équipage de pro !) car à chaque fois l'ancre dérapait et il venait toucher un cata sur corps mort. Le cata partira peut avant la nuit et on viendra prendre sa place, plus reposant bien dormir.

NB : la configuration du mouillage de PORTO POLLO est telle qu'en dehors de la zone des corps morts, soit il n'y a pas la place pour l'évitement avec des fonds de 7/8 mètres, soit il faut mouiller avec plus de 15 mètres de fond.

SAMEDI 25 AOUT : DE PORTO POLO À ROCAPINA

La pression (atmosphérique) monte : 1023, c'est à la fois l'indication de la météo de 8 h 30 et du baromètre du bord (pour une fois exact). Pour le reste, vent variable N dominant 2 à 4, mollissant 1 à 3 l'après midi ; et pour dimanche brise 1 à 3, calme la nuit … enfin.

Départ du mouillage à 8 h 45, un peu précipité pour éviter un gros zodiac qui passe à tous les bateaux pour certainement faire payer le mouillage sur corps mort … mais il passe près de nous sans s'arrêter.

Génois plus moteur jusqu'au mouillage à CONCA, très près des rochers, avec un temps nuageux et enfin chaud ; le thermomètre du bord indique 27.2° pour l'eau mais c'est certainement exagéré (il indiquait 17° à l'ile Verte).

Longues baignades avec abandon définitif du gilet pour HANH et grandes distances parcourues – et première adoption pour certains d'épines d'oursins.

Départ à 17 h pour la plage de ROCAPINA (à l'ouest) avec un mouillage décrié par une partie de l'équipage qui le juge (comme d'habitude) trop loin de la terre, mais ce sont les fonds (7 mètres) qui commandent ainsi que la sécurité : distance d'évitage suffisante. Pour passer la nuit, mise en place d'un long bout textile qui permet de laisser les 30 m de chaine sur le fond, mais la manœuvre n'est pas des plus pratique (sortie de la chaine du guindeau, double amarrage préalable pour ne pas la perdre, etc. …).

L'environnement « nautique » est pour le moins curieux, avec un beau et grand voilier, une vedette assez quelconque et un engin d'une vingtaine de mètres digne de James Bond, qui viendra remouiller à côté de nous, après échanges entre les trois bateaux (de quoi, on ne sait, sauf un bébé …)

Une première semaine à bord, et la première demi journée de réel beau temps. 5 poissons péchés, ce qui donnera un filet (mal découpé par le chef, qui sera par la suite dispensé de préparation de poisson) par personne.

Comme d'habitude au mouillage, relevé précis de position et indication de la route à prendre pour sortir dans l'obscurité : cap entre 210 et 230 pendant 30 minutes.

La même journée vue par l'équipière écrivaine :
Lever sous un ciel nuageux, noir à l'horizon. Petit déjeuner et départ pour navigation dans les criques  avec pour viser en fin de journée le golfe de Rocapina. Une première halte baignade vers 11h00 à la Conca. Le soleil a fait son apparition, l'eau est bonne, la sonde indique 27) mais elle n'est peut-être qu'à 24°. Il y a sur la côte les vestiges d'une maison-ferme et d'une base de tour ou De moulin. L'apéro est bien meilleur après cette baignade dans une eau très claire. Déjeuner rapide de salades et départ à nouveau au moteur ; nous longeons la côte, le village de Tizzano, le golfe de Murtoli puis enfin le golfe de Rocapina, large, une plage accessible uniquement par une piste. Un hôtel s'est installé avec ses paillottes et ses transats, mais personne ou presque, un ou deux couples. Nous accostons, qui à la nage, qui avec l'annexe. Didier V et Patrick vont faire un footing, le reste de la troupe, partant à pied pour approcher trois maisons idéalement situées en bordure de la baie clôturées d'un barbelé ; un investissement pour accueillir des continentaux en manque de calme et en recherche d'isolement, un nouveau luxe. Longue baignade au retour dans une eau claire et transparente, le sable est blanc, l'eau glisse. Douche à l'eau salée puis luxe : douchette à l'eau douce sur le principe que nous referons le plein demain à Bonifacio et que nous n'avons consommé depuis Calvi que 220 litres d'eau soit la moitié de notre réserve. Dans l'anse, il n'y a que trois autres bateaux dont deux yachts assez énigmatiques, avec des aller et venues entre les deux. Il y en a un en forme de cigare aplati, avec de larges banquettes rouges à l'arrière, on dirait le bateau du Spectre, les mains ont la mine patibulaire, il porte pavillon sarde, vitres fumées, très sombres, le bateau est couleur bordeaux foncé. Le second a mis son groupe électrogène en route pour s'éclairer telle une guirlande de Noël. Nous dînons dehors avec comme amuse bouches des morceaux des 5 poissons péchés par Patrick et préparés par Hanh. Au menu, filet mignon et petits pois carottes préparés par Françoise. Encore très bon ; à croire que Didier a composé l'équipage sur la qualité de ses cuisinières. Soirée arrosée, langues déliées, les discussions vont bon train. La chaleur retrouvée nous maintient sur le pont, superbe soirée !

Cécile choisit de passer la nuit, roulée dans son duvet sur le pont.

DIMANCHE 26 AOUT : DE ROCAPINA À BONIFACIO

Nuit calme, idyllique. Départ « paresseux » (la distance à parcourir est courte : 12 miles à vol d'oiseau) à 10 heures, au moteur pour aller au port de BONIFACIO où un ravitaillement s'impose.

Un bel exercice de navigation toutefois, car sur la route il y a le prêtre et les moines (ce sont des écueils !) : tous les volontaires passent à la table à carte pour tracer la route, faire les relèvements, et donner les caps à suivre ; le choix a été de passer au plus près de la côte, avec des fonds qui remontaient jusqu'à 6 mètres.

Arrivée à 12 heures 30 pour l'apéritif et la baignade dans la calanque de PARAGNANO, mouillage par 5 mètres de fond sur une zone de sable entourée de gros rochers, au calme.

Hélas il faut repartir assez vite (14 heures 30) pour avoir une place au port. On fait un tour à l'entrée de l'anse de FAZZIO, saturée de bateaux, puis c'est la grandiose calanque de BONIFACIO.

 La radio est efficace, et un (très) jeune agent du port en zodiac nous prend en charge et nous donne une place face aux restaurants, au milieu de … 3 SUN ODYSSEY 45 mais avec guère plus de 10 mètres (et encore) pour manœuvrer … sans problème grâce au propulseur d'étrave.


Quelle entrée !

LUNDI 27 AOUT : DE BONIFACIO À PORTO LISCIA

Nous n'avons plus de couverture météo VHF par MONACO RADIO, mais les bulletins affichés à la capitainerie sont largement suffisants : calme le matin, vent 3 à 4 W l'après midi dans les bouches (de BONIFACIO), rafales à 30 kt, faiblissant 10 kt le soir et la nuit.

Et c'est le départ, à 10 heures, pour emprunter, au moteur faute de vent, le passage de la PIRANTELLA vers l'est (mouillage prévu à l'est des LAVEZZI, côté à l'abri), avec donc l'alignement arrière. Encore un bel exercice cartographique.

A la sortie du passage, le vent se lève quand même, et c'est à la voile que nous longeons CAVALLO, cherchant le mouillage idéal à l'heure du bain et surtout de l'apéritif : ce sera CALA GRECU, assez au large car il ya beaucoup de bateaux au mouillage.

A 15 h 30 c'est le dèpart pour la Sardaigne. Le vent s'est levé, 15 kt d'ouest, et on file bon train grand largue (8 kt, pointes à 10) jusqu'au moment où la côte sarde se rapproche (la pointe MARMORATA), et il faut passer quasiment vent arrière, et au bout de quelques minutes, le génois s'enroule en partie autour de l'étai, et tous les efforts, virements, tractions, enroulement par la drisse, etc. resteront vains.


Compte tenu de la direction du vent, et de notre « souci », on décide de passer la nuit au mouillage au calme (pas de port !) dans la baie de LISCIA, assez proche.

On y arrive à 18 h 15, avec un premier mouillage pas satisfaisant car à la baignade, les « plongeurs » trouvent un seuil à 2 mètres à environ 20 mètres à droite du bateau ; ce sera un « re » mouillage plus confortable, avec un bout textile de 20 mètre pour à nouveau allonger la chaine décidément trop courte. Le génois, à l'arrêt, reprendra très facilement sa place.

A 22 heures, le vent fraichit à plus de 15 kt, ouest – sud ouest (240° - 260°) et ça durera jusqu'à 3 heures, mais le mouillage tient !!!

MARDI 28 AOUT : DE PORTO LISCIA À GOLFO PERO

Avant de partir, un petit regard dans le compartiment moteur : huile (à 50%) et eau OK, mais un écrou foiré se trouve sur le plancher ; d'où vient il ? mystère.

Lever paresseux, bain relaxant de longue durée pour la plupart, bref un départ à 10 h 30, par mer calme et une pression de 1012. La seule couverture météo se trouve sur le canal 68, répondeur en anglais qui indique pour le sud corse vent S 3 faiblissant 2, puis variable …

Direction MADDALENA, via des paysages superbes et un trafic de ferrys important. Passage devant le port de PALAU.L'équipage réclame un port typique, ancien, mais il n'y en a aucun sur la COSTA SMERALDA).L'eau sale et boueuse du mouillage en baie Delle Saline n'incite pas à la baignade, c'est un départ rapide après déjeuner à 14 h 30 direction PORTO CERVO, à la voile mais avec un grand nombre de bords vu la force du vent (2 à 3) et la direction très variable.

Et c'est finalement un mouillage dans la baie réputée, idyllique sur le guide, mais emplie d'une bonne centaine de bateaux, au sud immédiat de PORTO CERVO.

MERCREDI 29 AOUT : DE GOLFO PERO À ROCAPINA

La réception d'un avis de coup de vent pour jeudi fait anticiper le retour vers AJACCIO avec un mouillage pour la nuit le plus près possible d'AJACCIO, voire un départ éventuel de ce mouillage de nuit si les conditions deviennent mauvaises, car la houle est prévue 1.5 à 2 m en soirée, avec un vent d'ouest 3 à 5.

Il fait chaud, et le chef décide de se baigner « en marche » ; le petit exercice d'homme à la mer montrera la parfaite maitrise de l'équipage pour une récupération en 3 minutes, bien qu'à la voile !

A 11 heures, on passe (enfin) à la voile au nord de MADDALENA, avec un vent force 3 du NE qui nous mènera au sud ouest de BONIFACIO pour nous laisser tomber : ce sera une orgie de baignades devant les falaises blanches dans une mer cristalline et douce.

Le peu de vent nous permettra quand même de remonter entre le Prêtre et les Moines très visibles, pour mouiller à 18 h 15 à l'ouest de MORTOLI, par fonds clairs de 8 mètres ; une fois de plus l'équipage râle, car nous sommes loin de la plage, mais il faut prévoir large, très large pour « éviter » autour de l'ancre (les 30 m de chaine + 10 m de bout textile) si le temps change comme prévu.

La météo de 20 h confirme (hélas) les prévisions précédentes : BMS en cours, fin de validité le 30/8 à 18 h.

- sur BALAGNE et SUD CORSE vent W à SW 7 fraichissant jeudi AM ; sur la côte, avis de Grand Frais à Coup de Vent N° 267 sur ROUSSILON - CORSE.

- pour la nuit : temps peu nuageux, vent variable 2 à 3 fraichissant 4 à 5 de W à SW.

- pour jeudi : nuageux, vent W 3 à 4, tempo 5 AM, mer PA puis agitée, houle W 1.5 à 2 mètres en soirée.

- vendredi : vent N à W 3 à 5.

La nuit est chaude et calme, mer immobile … jusqu'au moment où toute le monde dort.

Instructions de sortie en cas de besoin : 225° puis 310° quand les Moines se trouvent par le travers bâbord.

JEUDI 30 AOUT : DE ROCAPINA À AJACCIO

Cela commence à bouger à 5 h alors que le soleil est loin d'être levé ; aucune inquiétude sur la tenue du mouillage (il y a peu de vent) mais la houle arrive !

Pas de petit déjeuner, mais à 6 h 30 grandes manouvres de relevage d'ancre et départ au moteur alors que la houle atteint certainement les 2 m annoncés ; sur le premier cap pour s'éloigner de la côte et passer les pointes le bateau bouge dans tous les sens, ça ira mieux après avec la houle plus travers.

Les autres bateaux partent à peu près en même temps, 3 dans la même direction que nous, eux à la voile (nous n'avons pas hissé à ce stade la GV, jugeant son effet insuffisant) et nous voyons avec surprise l'un des 3 voiliers faire un virement de bord brutal devant nous : on a supposé que le skipper a eu peur de passer la pointe rocheuse trop près, alors nous avions la certitude de bien passer grâce à la cartographie sur le GPS qui est vraiment utile, voir indispensable. Il pleut de temps en temps.

A 13 h, mouillage devant les SANGUINAIRES pour profiter encore un peu de la mer « sauvage » avant de rejoindre le port.

Le vent étant régulier, c'est un départ sous génois seul à 15 h, qui nous mènera à 17 h devant le port ex AMIRAUTE, aujourd'hui CHARLES D'ORNANO. Arrivée soucieuse pour avoir une place au port, avec écoute de la radio, et appel 5 minutes avant d'arriver couronné de succès car un zodiac nous rejoint et nous guide vers une place à l'extérieur de la jetée ( !) et gentiment nous accroche à un corps mort ; il n'y a plus qu'à reculer vers le ponton, entre deux superbes voiliers, l'un anglais, de course (20 m au moins), l'autre plus banal mais tous deux avec énormes winch électriques.

Vive le propulseur d'étrave qui permet une manœuvre rapide et sans bavure, devant les regards angoissés des deux équipages voisins ! (évidemment, nous ne sommes pas en uniforme, comme nos voisins bâbord de course).

VENDREDI 31 AOUT

Il fait beau, nous voulons profiter de la mer mais les autorités du port refusent de nous garder une place, priorité étant donnée aux locations ; donc il faudra revenir très tôt.

Nous hissons rapidement la voile, mais le vent faible et très tournant nous fait macérer devant l'hôtel thalasso de PORTICCIO ; un coup de moteur et le vent ainsi que la houle se lèvent … bien. Nous rechercherons un abri à l'anse de Sainte Barbe, avec un premier tour dans la partie nord, complète, puis un mouillage sur corps mort au sud de la pointe rocheuse ; mais il fait frais, le bateau bouge et le cœur n'y est pas malgré encore un repas somptueux.

Et c'est un retour définitif à la même place à AJACCIO, cette fois sans assistance mais sans problème ; nos voisins sur le voilier anglais de course préparent leur bateau pour partir, avec vérification minutieuse du mat et de tous les éléments, chose que nous devrions faire en montant au mat aussi !

SAMEDI 1 IER SEPTEMBRE

Journée vue par l'équipière écrivaine :
Lever à 8h00 pour finir de vider les lieux. Le bateau doit faire au plus 20 m², mais il nous faut pas moins de 2H pour le rendre propre et pimpant comme au premier jour. Nous traquons la poussière et le poil dans le moindre recoin. La relève arrive vers 9h30. Nous passons les consignes. Nous quittons le Galway vers 10h30, après une dernière photo prise par Patrick.Telles des mules, nous rejoignons la gare maritime où nous déjeunerons. Didier nous quitte devant prendre un avion vers 15h00.A 15h30 nous montons, Patrick, Hanh, Lydie et les Valettes dans le Corsica ferry, sous un beau soleil et une mer belle. Didier et Françoise vont aller à la plage ; ils dormiront ce soir à l'hôtel pour prendre un vol demain pour Lyon. Nous picniquons dans la gare, un dernier casse-croûte ensemble, fromage corse odorant, un petit café, une glace et c'est le départ. Beau périple, bien conduit, belle entente, bonne cohésion et bonne humeur.

 La Corse nous a encore réservé ses plus belles criques, c'est vraiment una bella isola….

                                                       Conclusion du chef :

Un beau bateau, navigant bien, très maniable au moteur (surtout avec le propulseur d'étrave), mais avec quelques défauts :

  • Il manque impérativement le 3ème ris sur la grand voile
  • L'ancre est très sous dimensionnée, la chaine devrait faire 20 mètres de plus
  • Il n'y a plus de poulie de guindeau, c'est cependant utile
  • La survie, pour 10, placée au fond d'un coffre est une pure hérésie : le support extérieur avec largage rapide devrait être obligatoire
  • La place, à l'intérieur, est mesurée en termes de rangements
Enfin, même à 8, il est intéressant d'avoir 2 tabourets pliants qui facilitent les repas !



05/11/2007

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